mercredi 2 novembre 2016

Ce qui rend le cinéma grandiose (partie 2)

Ce qui rend un film incroyable : 
Je vous ai montré plusieurs techniques cinématographiques dernièrement avec Kill Bill, mais ce ne sont pas les seuls. Eh oui, il a encore bien des facteurs que nous n’avons pas traités qui peut grandement influencer la qualité d’un film. Je vais, aujourd’hui, vous présenter d’autres détails qu’il faut prendre soin de bien utilisé et qui rendra le contenu final incroyable. 


Psycho (Psychose)
Le film que j’ai analysé pour vous présenter ces nouveaux éléments du cinéma est Psycho, d’Alfred Hitchcock, mis sur grand écran en 1960.


Résumé :
Secrétaire d’une agence immobilière depuis longtemps, Marion Crane assiste, un matin, à une transaction avec riche homme d’affaires qui vient acheter pour 40 000 dollars. Le patron de Marion lui confie l’argent pour qu’elle aille le déposer à la banque au nom de la compagnie. Ce qui doit arriver arriva; tentée par cette immense somme d’argent, elle s’enfuit avec pour rejoindre son amant. Elle s’arrête une nuit pour se reposer dans un motel et se sera le dernier endroit où elle vivra. Une enquête débutera pour retrouver cette voleuse qui aurait escroqué 40 000 dollars. La sœur et l’amant de Marion se mettront eux aussi à la rechercher de la disparue. Les indices mèneront les personnages à cet étrange motel sur le bord de la route et y trouveront ce qu’ils cherchent, mais pas dans l’état qu’ils auraient souhaité. Ils arrêteront la meurtrière de Marion et l’affaire sera classée.


Techniques utilisées : 
Voici maintenant 8 éléments cinématographiques de notre nouveau lexique :

1— Surimpression (7:04) : le lendemain d’une nuit avec son amant, Marion et Sam se parlent dans leur chambre d’hôtel. Ils discutent de s’en aller les deux ensemble et de vivre leur vie amoureuse au grand jour au lieu de tout le temps se voir en cachette. Lorsque la femme quitte la chambre, l’effet de surimpression fait son œuvre; l’image se dissipe peu à peu en nous laissant voir le décor de la scène suivante pour finalement arrivée à celle-ci bien net.
2— Raccord regard (12:15) : Avant d’aller porter les 40 000 billets à la banque, elle va à son appartement pour faire ses valises. Marion se promène dans sa chambre en prenant des objets qu’elle met dans ses bagages. Elle s’arrête entre deux actions et tourne la tête vers le lit; le plan suivant nous montre l’enveloppe avec l’argent inséré à l’intérieur. Ce plan subjectif agit ici de sorte que nous voyons dans un autre plan ce que l’actrice regarde.
3— Coupure franche (47:40) : Après la discussion avec Norman, le propriétaire du motel, Marion retourne dans sa chambre. Avant d’aller s’étendre dans son lit, elle décide de profiter de la douche. C’est alors qu’une femme étrange entre dans la salle de bain et commence à poignarder celle qui est dans la baignoire. Cette scène comporte une multitude de plans différents séparés par des coupures franches, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’effets spéciaux qui se font entre chaque plan. Ils sont tous insérés dans le montage pour venir couper sec le plan précédent.
4— Raccord par analogie (48:55) : Après le carnage qu’il y a eu dans la salle de bain, nous apercevons le corps sans vie allongé sur le sol. La douche coule toujours, et le réalisateur a fait une scène où l’on voit l’eau qui s’égoutte du bain jusque dans le trou menant vers les égouts. Lorsque l’eau se rend au trou, elle ne tombe pas directement dedans, elle fait un cercle autour de vide pour ensuite s’y plonger. Avec cette scène, Hitchcock l’utilise pour faire un raccord par analogie, c’est-à-dire qu’il utilise la forme de l’eau contournant le trou (ce qui fait un cercle) pour changer tranquillement de plans vers l’œil de la femme étendue qui s’apparente à la même forme.
5— Ellipse (1:04:00) : Après une discussion entre Leila, la sœur de Marion, Sam et l’inspecteur Arbogaste en rapport avec la voleuse, l’inspecteur leur dit qu’il la trouvera, puis il quitte le magasin. Nous le voyons ensuite chercher dans plusieurs hôtels et motels. La scène ne nous montre pas qu’il entre dans les bâtiments, demander des informations, puis quitter le bâtiment à chaque fois. Nous voyons des séquences de surimpression de plan le montrant chercher dans les hôtels, ce qui nous donne notre ellipse, car les plans nous épargnent de nombreuses minutes de blabla et de recherche; le but ultime de l’ellipse.
6— Overhead Shot (1:17:19) : Alors que le détective se rend au motel dans lequel est morte Marion, il n’est pas satisfait des réponses données par Norman, alors il décide de mener son enquête plus loin et d’aller parler à la mère de Normand qui a dit qu’elle était entrée en contact avec la jeune femme. Elle pourra peut-être lui donner plus d’information que son fils. Arbogaste entre alors dans la maison de Normand et monte les escaliers. En haut des marches, nous avons une vue en plongée des escaliers et d’une infime partie de l’étage, mais juste assez pour voir la scène se dérouler, lorsque la mystérieuse femme sort d’une pièce et vient poignarder le détective qui était alors rendu en haut des marches.
7— Scène alternée (1:34:53) : La technique de scène alternée est utilisée pour montrer au spectateur deux scènes différentes dans le but de nous informer de ce qui se passe dans la scène #1 (par exemple) pendant que l’autre scène se fait, mais à des moments différents. Prenons en exemple le film, dans une première scène, il y a Leila qui entre dans la grande maison pour essayer de trouver la mère de Norman. Pendant ce temps, dans l’autre scène, Sam entretien une conversation avec l’hôte pour faire diversion pendant que Leila chercher la dame.
8— Effet de reflet (1:37:40) : À un moment, dans la maison alors que la sœur de Marion fait sa recherchée, elle voit une paire de gants bien placer sur un mobilier. Elle décide de s’en approcher pour mieux voir et lorsqu’elle s’en approche, elle voit une forme humaine dans le miroir poser sur la commode. Elle fait le saut et regarde derrière elle pour s’apercevoir que c’était un autre miroir poser au mur qui avait reflété son reflet dans le premier miroir.





Techniques utilisées #2 : 
Revenons un peu sur des techniques que nous avons vues dans le dernier article qui se retrouve également dans ce film aussi, comme quoi ils sont importants pour faire un bon film.

1— Gros plan (11:18) : Lorsque Marion est chargée d’aller porter 40 000 dollars à la banque, celle-ci se rend à sa demeure avant pour faire ses bagages en prévision de s’enfuir avec l’argent. À plusieurs reprises, la femme regarde le paquet et un gros plan des billets est alors glissé dans le montage pour nous montrer l’emprise que l’argent a sur la femme.
2— Plan rapproché épaule (25:45) : Alors que Marion s’enfuit avec l’argent, elle s’arrête une nuit sur le bord de la route pour dormir. Le lendemain, elle se fait interpeller par un policier qui la trouve louche. Il finit par la laisser partir, mais la suit un moment. Comment pouvons-nous le savoir? Le plan présenté nous montre Marion dans sa voiture, nous la voyons des épaules à la tête (d’où «plan rapproché épaule»). Ça nous permet en même temps de voir dans la vitre arrière de l’auto, la police que suit la dame.
3— Effet de portail (44:38) : Après la discussion entre Marion et Normand, la dame retourne dans sa chambre pour aller se coucher. L’homme reste dans la pièce avec plein d’oiseaux empaillés où il parlait avec la voleuse quelques minutes plus tôt. Il se trouve que la chambre dans laquelle Marion s’est établie était celle tout de suite après la salle étrange des oiseaux. Normand alla alors enlever un tableau qui s’y trouvait, et à l’arrière, il y avait un trou d’où il regarda pour espionner Marion qui se dirigeait dans la douche. Lorsque Normand regarda par le trou, l’effet de portail se fit, c’est-à-dire que le plan affiché était noirci sur les côtés en forme de rond pour faire croire que c’est NOUS qui regardons par le trou.
4— Contre-plongé (1:09:41) : Le détective Arbogaste se rend à l’étrange motel où se trouvait Marion dès jours de cela. Il pose des questions au réceptionniste qui semble un peu dérouté. Arbogaste insiste sur ses détails, et dès que Normand avoua que la femme se trouvait bien ici, il fut nerveux tout le long de l’interrogatoire. Le détective, qui montrait un professionnalisme exceptionnel, se trouvait en position de force et le réalisateur nous l’a montré en mettant la caméra en contre-plongée lorsqu’il y avait des plans de lui dans cette scène.
5— Caméra à l’épaule (1:35:20) : Sam et Leila se rendent, à leur tour au motel. Ils élaborent un plan pour que l’un d’eux puisse entrer et parler à la mère de Normand. C’est la femme qui y va, et lorsque celle-ci se rapproche de l’imposante demeure, nous avons l’aperçu de la vue de l’actrice. C’est-à-dire que lorsqu’elle se rapproche de plus en plus, elle regarde, la maison et le plan qu’on nous montre nous laissent deviner que c’est la vue de la femme, car la caméra bouge en même temps qu’elle.


Critique
Je dois admettre que les effets visuels du film sont remarquables, l’histoire et l’intrigue aussi, mais j’ai moins aimé le jeu d’acteur. Ils avaient l’air «neutres» et lorsqu’ils parlaient, parfois il n’y avait pas d’émotion et leur ton restait monotone. Je suis quand même rester accroché à l’histoire par le suspense qu’Hitchcock a instauré tout au long de l’aventure et le punch à la fin m’a laissé perplexe, un sentiment que j’adore ressentir dans un film de ce genre. Personnellement, je lui donnerais une note de 7/10 pour tous les points que j’ai mentionnés, mais il reste un excellent film suspens de son époque, et un bon film pour notre époque.

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